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vendredi 3 juin 2016

Brins de vie - Turquie

Il y a un moment que l'idée nous trotte dans la tête... Parler d'autre chose que des paysages, de la faune, de la flore, de nos rencontres et des savoir-faire.
Comme une envie de parler de brins de vie !

Mais encore une fois, nous ne voulons ni généraliser, mi alimenter des idées reçues... simplement partager ces instants vécus qui nous font apercevoir d'autres façons de faire, de voir, de penser. Toutes ces petites choses qu'on nous a expliqué, que l'on a observé ou parfois interprétées...


Curiosités gesticulées

Passer d'un pays à l'autre, c'est lentement changer de décor... les paysages se profilent et les animaux, tout comme les fleurs, disparaissent peu à peu pour laisser place à d'autres... S'il y a bien une chose qui peut délimiter une frontière, c'est l'Homme, sa langue et ses mimiques ! 
Plus on s'éloigne de chez soi, plus ses gestes et ses expressions peuvent étonner, voir dérouter.

Ici, pour dire "non" : Jetez la tête en arrière, l'accompagnant d'un haussement de sourcils et d'un petit claqué de langue.
(... peut naivement être pris pour du dédain)

Ici, pour dire "je ne sais pas" : niez de la tête
(... peut naivement être pris pour un "non")

Ici, pour dire "que fais-tu là ? Tu vas où ? Tu as besoin de quelque chose ?" : retournez brusquement les mains devant soi, de la paume vers le sol aux pouces tirés vers le ciel, en levant légèrement le menton.
(... peut naivement être pris pour de l'agressivité)

Ici, pour dire "çok güzel!" (très bien, super !) : mettre en contact tous les doigts d'une main et les pointer vers le ciel.
(... peut naivement être pris pour un "maaaa que" italien)

Ici, pour inviter à boire le thé : imaginez-vous touillez un sucre avec une petite cuillère dans un petite tasse. Mimez-le de la main droite et, si votre main gauche est libre, formez un puit ouvert pour représenter la tasse. Le tout avec un sourire interrogatif.
(... peut naivement être pris pour : "As-tu tiré la chasse ?")


Le Çay (prononcer tchaill')

Un çay, 2 çay, 3 çay, ..., 634 çay offerts... parce qu'on a demandé notre route, ou où poser notre tente, parce qu'on a répondu à un salut, parce qu'on s'est arrêté pour sentir une fleur ou nouer un lacet... impossible de passer à côté !

Ici, le thé n'est pas qu'une boisson, il joue un tout aute rôle : il crée du lien, tient compagnie quand on regarde le temps passer et est prétexte à échanger et à satisfaire sa curiosité...

Pour nous, derrière chaque thé, il y a eu une rencontre.


Ici, le thé se prépare autrement.
Dans le contenant du bas, l'eau est mise à chauffer. Une fois bien frémissante, celle-ci est versée dans le contenant du haut avec une belle poignée de thé. Puis de l'eau est à nouveau mise à chauffer dans le contenant du bas. Le thé est ainsi infussé entre 15 minutes et 1 heure, selon les goûts.


Le service, lui aussi est tout un art !
Une fois les verres regroupés, de l'eau chaude est versée dans le premier verre. L'eau est ensuite transvasée du premier au deuxième verre, puis du deuxième au troisième, etc... Le poignet est souple et la danse gracieuse.
Le thé est alors servi, verre après verre, dilué avec de l'eau chaude.
Une coupelle de sucre est toujours avancée pour arondir l'amertume. Certains y trempe simplement la cuillère sortant du thé, y collant ainsi quelques grains de douceur, d'autres y plongent 4 morceaux de sucre !
La formule pour le refuser : "sader çay" (seulement du thé!)

Ici, le thé se boit par litre ! Chaque verre vide est rempli, à moins qu'on y ait replacé la cuillère à sucre, signe qu'on en a bu assez. Mais ceci ne suffit pas toujours, il faut parfois savoir être plus convaincant si l'on ne veut pas rester là toute le journée ! Un "iyiyim çok teşekkür ederim" (c'est bon pour moi, merci beaucoup) peut faciliter la tâche.


le Kahvaltı (prononcer kavalteu)

Le Kahvaltı (petit-déjeuner), tout comme le çay, se déroule d'une manière bien particulière. Nous avons de très nombreuses fois été invité à partager ce repas.

Le Kahvaltı commence souvent comme suit : "Oturup !" (assieds-toi !) ou "Rahat !" (détends-toi !)... impossible ou presque de donner un coup de main dans une maison turque... !

Jeté de nappe qui gonfle avant de s'étaler au sol. Un gros cylindre en bois y est déposé au centre. Puis, un visage doux et tout sourire vient y installer un plateau tellement immense qu'elle a peine à le porter.

Saveurs, couleur et odeurs se mélangent pour offrir un bonheur simple.
Tomates et concombres coupés en rondelles saupoudrés de sel, olives, fromage maison, yaourt maison, pommes de terre, beignets, piments, miel, confitures, loukoums et petits gâteaux... On y trouve parfois aussi des oeufs (durs ou en omelette), des poivrons grillés, des oignons frais et des fruits... 

Puis, chacun est invité à s'asseoir autour du plateau en se glissant sous la nappe.
On rompt le pain qui est déposé sur la nappe, à portée de chacun. La quantité est toujours doublée pour les misafir (invités) !

Le thé est alors servi dans les règles de l'art... et le festin commence !


Selon ses envies, chacun se sert dans les plats communs. Un fourchette pour piquer, une grosse cuillère pour le yaourt, les soupes et les plats en sauce ou simplement un morceau de pain pour piocher directement dans le plat. 

Pour ne pas s'entrechoquer, une simple habitude : on pose sa fourchette ou sa cuillère sur le plateau devant soi quand on s'est servi, signe que la voie est libre, le temps de savourer sa bouchée !
Pour éviter de salir la nappe : on racle le dos de la cuillère sur le bord du plat avant de la porter à sa bouche.

Le repas est rythmé par les "Ye ! Ye !" (Mange ! Mange !) jetés régulièrment pour inviter à bien se remplir le ventre !

Quand on est repu, on replie la nappe qui couvre ses jambes en prenant garde à ne pas éparpiller le miettes au sol.
On est alors invité à boire un dernier thé et à se détendre, ventre bombé vers le ciel pour faciliter la digestion...


Interactions humaines

Le thème est vaste et l'on pourrait s'y perdre... mais nous tenions tout de même à témoigner des belles relations que nous avons pu observé.

Tout d'abord, et autant commencer par là : la Turquie est le premier pays que nous traversons où nous laissons notre vélo sans surveillance, sans l'attacher et sans nous en soucier. Il semblerait que l'idée même de voler n'existe pas ici ! En revanche, la curiosité est une faculté que beaucoup aime satisfaire. Que ce soit en manipulant les leviers de vitesse, la direction ou notre boîte à outils... Un jour, nous avons même retrouvé notre béquille-bambou bien en place, mais à l'envers... Bravo à celui-ci !


Dans les villages où nous avons séjourné, les femmes et les hommes sont souvent regroupés entre eux pour diverses activités. D'un côté comme de l'autre, nous avons toujours trouvé les relations saines, apaisées et sans rivalités. Quand la journée est terminée et qu'il est temps de rentrer chez soi, les retrouvailles sont d'autant plus joyeuses !

Mais ce qui nous a particulièrement séduit dans ce pays, ce sont les relations inter-générationnelles.
Les enfants jouent ensemble, de 3 à 18 ans, tous autour du même ballon. Les grands aident les petits et les petits font rire les grands !
A la maison, il en est de même. Enfants, parents et grand-parents mettent la main à la pâte. Et ici le respect n'est pas unilattéral : les plus jeunes sont écoutés avec autant de sérieux que les plus agés, ni plus ni moins ! ... une belle source d'inspiration !


Découvertes gustatives

Les fruits pas mûrs : croquer amandes, prunes, abricots et nectarines encore verts, il fallait y penser ! Une légère acidité surprend aux premières bouchées, puis on s'y fait vite, et cela devient presque addictif. La plupart du temps mangés tels quels, ils sont parfois croqués avec du sel pour corriger l'acidité. Les amandes sont aussi parfois cuisinées avec une sauce tomate épicée.

Le Tahin-Pekmezi : ici la purée de sésame est souvent mélangée pour moitié avec de la mélasse de fruits (pekmezi), le plus souvent à base de raisins, mûres ou caroubes. Un subtil mélange !

Le haşhaş : spécialité de la région d'Afyonkarahisar, cette purée de graine de pavot est très nourissante et se mélange avec succès au miel (bal) ou au pekmezi.

Le menemen : des tomates cuites une bonne heure avec des épices, et parfois d'autres légumes, dans lesquelles on casse des oeufs.

Le çiğ köfte : préparation à base de boulgour, de vinaigre de grenade, de sauce tomate et poivron et d'épices. Ces boulettes façonnée à la main, laissant la marque des doigts, sont dégustées roulées dans une yufka, avec salade et citron.

Le Peynirli Helva (helva au fromage) : tatlı (dessert) à base de farine, eau, sucre et fromage... Ça aussi, il fallait y penser !

Les pains (ekmek) : Katmer (pain rond qui a peu levé), Kete (pain au beurre feuilletté), Yufka (pain plat similaire à une grande galette), Trabzon (pain rond bien gonflé)... Dans la plupart des villages, le pain est cuit dans un fournil collectif. Les yufka se cuisent sur le saç : grosse coupelle en acier posée sur le feu. 

Les boissons : l'ayran (yaourt dilué avec de l'eau et un peu de sel), le şalgam süyü (jus de carottes noires fermenté et épicé) et le kuşburnu nektarı (jus de cynorrhodon).

Pendant ce temps, dans les hauteurs où presque rien ne pousse...
Le Kuymak : du fromage cuit dans une bonne dose de beurre ! Les produits sont frais et c'est délicieux.



3 commentaires:

  1. Que de choses découvertes et si nouvelles!!!! Entre les photos mais surtout les textes et les illustrations qui me manqueraient si elles ne venaient pas ponctuer ses descriptions (pittoresques donc !!)....on fait une immersion totale dans cette culture, cette façon de vivre et d'accueillir qu'on ne connait pas !!!Merci pour tout ces détails colorés ou goûteux :))
    Je ne sais pas pourquoi mais le dessin qui m'a le plus marquée,c'est celui de la cuisson du lait : l'ambiance, le trait les couleurs ... il ne manque que les odeurs ;0)Superbe!!!

    Encore Bravo à vous !!!!
    Mamacat

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  2. Passionnant ...... Vous êtes surtout dans les villages ?

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  3. c'est riké qui se passionne et qui arrive enfin à vous envoyer un message .... yééééééééééééé

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