Le Cirque de Mafate : introduction !

Dernière vue sur Salazie...

... Lontan déjà que l'on ne vous a pas donné de nouvelles ? C'est que le cirque de Mafate a son propre rythme et que nous nous y sommes bien adapté ! (Merci monsieur Damien pour la connection !)
Presque un mois, donc, passé dans le cirque le plus préservé de l'île. Ici, pas de route carrossable, pas d'éclairage nocturne, pas de supermarché, pas d'usine, pas de boîte de nuit... rien ?!

SI ! Des montagnes, et des Hommes. Elles sont vertigineuses. Eux, tiraillés entre isolement et modernité, restent aussi authentiques que les paysages qui les entourent et les ont façonnés.

Notre idée première manquait quelque peu d'originalité : faire le "tour de Mafate"...
Le hasard de nos rencontres en a voulu autrement. Nous en feront 2 : la petite boucle, et la grande !

A la suite de ce message, vous découvrirez donc la première...

Animal volant pas complètement identifié, croisé dans la salle-de-bain !

Animal rampant, pas tout a fait identifié, 

se concentre pour effectuer un salto arrière qui restera dans nos mémoires !

Nota Bene : attention à ne pas confondre :

Ceci est un goyavier, 

que nous avons renommé le fruit aux milles saveurs,

 en raison de la variété incroyable de goût qu'il nous a fait découvrir !

 

Ceci est une goyave...

Ilet à Malheur

Premier village, ou îlet, comme on dit ici, croisé dans le cirque. Le cadre est idyllique, notre "salle a manger a une vue imprenable sur le piton cabri, mais les premières rencontres furent plutôt frustrantes... On s'explique! Ici, la modernisation s'est principalement, voire exclusivement orientée vers l'accueil des randonneurs. Une économie touristique calquée comme dans de multiples endroits, avec ses bonnes, et ses mauvaises surprises. Il nous est assez difficile de nous intégrer dans ce contexte, d'autant plus que les savoir-faire "lontan" que nous espérions trouver paraissent disparus, ou en voie de...

Nous nous attardons trois jours, et malgré noter persévérance, nous ne trouvons rien à retranscrire. Déception.

Sur les conseils des habitants avec qui nous avons tout de même sympathisé, nous nous dirigeons vers Aurère, à une heure de là. Nous trouvons sur notre chemin Bassin La Noix.

 Bassin La Noix, piscine-baignoire-lave-linge-et-lave-vaisselle entre Ilet à Malheur et Aurère.

Douche, lessive, lentilles aux oignons frits, quelques brasses et la rencontre avec un pêcheur de zanguilles... Bref, nous mettrons la journée pour gagner Aurère !

Aurère

Dès notre arrivée, Aurère nous plaît. Sourires, bonjours, "Koman ilé ?", nous nous y sentons bien. Et puis des gens, des gens qui parlent, d'eux, de leurs souvenirs, de leurs préoccupations, de l'avant-hélicoptère, de ce qu'ils plantent, de  ce qu'ils achètent. On visite des jardins, on nous raconte la vie lontan, on nous parle des actions du parc national, on rencontre l'asso culturelle de l'îlet... Bien que ces rencontres soient très sympathiques, enrichissantes et souriantes, nous avons le sentiment qu'une certaine méfiance empêche des relations plus fortes.

Quelques rencontres plus tard, nous aurons certaines clés pour mieux comprendre. On nous raconte qu'il y a quelques temps déjà, un photographe est venu à Mafate, a pris de nombreux clichés, des portraits des habitants puis en a fait de livres et des expositions, là-bas, en métropole... Tout ceci sans jamais avoir demandé l'accord des personnes concernées. Désormais, les mafatais se protègent pour ne plus être trahis. Des savoir-faire, il en reste, mais ils ne les dévoilent plus aussi facilement.

Les premiers temps que nous avons passés à Aurère sont bercés par le rythmes d'un groupe de reggae qui répète avec acharnement... Il s'agit de Zion Vibration, qui a créé l'association Met Ansam, pour organiser notamment, un kabar à Aurère tous les deux ans. Ils ont aussi dans leurs projets de planter des arbres à Tisane pour les habitants dans les hauts d'Aurère. L'équipe est sympathique, et leur passion pour la musique communicative.

Ils se démènent pour animer culturellement Mafate, ce qui n'est pas si simple. D'ailleurs, ils nous invitent au prochain concert, en hommage à Bob Marley le 17 mai... Na Trouv' Met Ansam !

Sur les conseils d'une habitante fort souriante, nous visons îlet à Bourse, pour rencontrer une femme qui sait encore faire des chapeaux en vétiver. La veille du départ, nous effectuerons donc une petite intervention à l'école d'Aurère. (Nous vous en avons déjà dit deux mots)

Ilet à Bourse

Ilet à Bourse est à 2h30 de marche. Nous mettrons 2 jours à l'attenindre !

La pause s'imposa à "L'arbre du voyageur" chez Alain, Fanida, Ilhyès et Whüdan. Une rencontre inattendue et réconfortante, avec un accueil exceptionnel !

Les vacances débutent, le gîte est plein : on repassera pour prendre le temps de se connaître mieux. Car il est de ces rencontres qui promettent d'être enrichissantes... 

Nous arriverons à îlet à Bourse sur le coups de midi, après une balade magnifique. Comme à notre habitude,  nous nous installons au coeur du village pour nous faire à manger, dessiner, écrire. Les habitants s'habituent à notre présence et cela facilite les échanges. Quelques discussions sympathiques plus tard, nous tombons sur le fils de Christiane, la dame que nous cherchons. Avec un grand sourire, il nous conseille de monter la voir, sans faire attention qu panneau "sentier privé". Une fois là-haut, la vue est imprenable : de chez elle, on voit l'océan ! 

Christiane a appris à tresse le vétiver en observant sa tante et pratique depuis plus de 20 ans. Bien qu'un peu surprise par notre curieuse requête, elle est partante pour nous apprendre à tresser et monter de chapeaux ! Youpi ! Le rendez-vous est pris pour le lendemain à 14h. 

Nous passerons donc 3 jours à îlet à Bourse pour apprendre à préparer la paille, la nettoyer, la tresser, puis monter un chapeau. 

Immense merci à Christiane, Monsieur Thomas et tous leurs fils pour ce savoir-faire que nous sommes ravis d'avoir acquis, pour les mandarines, les goyaves, le sosso-maïs, le repas, les rires, les bons moments.

N'hésitez pas à passer chez elle si vous souhaitez un chapeau fait main (il suffit de demander au village pour trouver sa maison). Sa porte est toujours ouverte !

Un chapeau terminé, un deuxième est en cours et ça nous a donné pleins d'idées !

Une bassine, un serre-tête, et il nous reste de la tresse !

Grand Place

 Surprise ! Malgré le fait que ce soient les vacances scolaires, il y a de l'animation à l'école de Grand Place : ça crie, ça rigole, ça court, de la musique ? Désormais bien attachés à défendre notre statu de curieux, nous ne résistons pas à pointer le bout de notre nez par la porte... Une équipe de comédiens du CDOI (Centre Dramatique de l'Océan Indien), un historien, un musicien nous accueillent avec un grand sourire pour nous présenter le projet. Une résidence artistique ouverte aux habitants. Laurent l'historien, fait perler les habitants de leurs vies maintenant, avant, de Mafate... Les textes sont retravaillés par les comédiens avec Denis le musicien (Conservatoire à rayonnement régional de la Réunion), pour préparer une restitution le samedi suivant.

D'autre part, des ateliers d'écriture, de chant et de théâtre sont mis en place afin que tous les habitants puissent participer à ce projet. On en profitera pour mettre notre petite pierre à l'édifice :

"Mora Mora" (doucement, doucement en malgache)

Avant domin, toujour

Après hier, lontan

"Mora Mora"

Zië le shat, i brille toujour

Zèl papang i souf lontan

"Mora Mora"

Na woir talër

Les yeux de la montagne

vont woir la chute de lune

"Mora Mora"

Van an lèr doucement,

La o fénwar, toujour,

'Mora Mora"

Lé temps atten'

E Piton Zéléphan toujour là

"Salam !"

Salam le temps

Y a lontan mi attend

Mora Mora...

Ce séjour à l'école de Grand Place nous a aussi permis de rencontrer la directrice : Maryse... qui influencera la suite de notre parcours : on vous en dit plus très bientôt !

Après avoir assisté à une répétition de la restitution de samedi, mangé en contemplant le bal de deux couples de paille-en-queue et une superbe balade autour de piton cabri... nous voici de retour à Aurère. Les retrouvailles sont chaleureuses  !

On vous raconte donc cette "deuxième boucle" à l'occasion de notre prochaine connexion internet !

"Les Curieux Voyageurs" - Niveau 4 !

Quésaco ?

 Animal préhistorique ? Balise IGN ?...

Quésaco ?

Ceci est un fruit...

Retrouvez...

... dans laquelle de ces photos on retrouve le détail ci-dessus ?

Devinette : 

Coupe moi la tête, je pousse en trompette...

Que suis-je ?

Réponse :

En direct de l'école d'Aurère (Cirque de Mafate)

Juste un petit message pour partager un beau moment : hier, nous avons eu la chance (Merci maîtresse Laëtitia ! ...et pour la connexion internet !) d'intervenir auprès des enfants de l'école d'Aurère pour leur présenter Les Curieuses Echappées : le voyage, l'écomobilité, et l'importance de sauvegarder les savoir-faire manuels. Les 9 élèves de cette classe unique (3 à 9 ans) ont participé avec enthousiasme et se sont beaucoup intéressés aux fiches de savoir-faire...

"- Oh ! ma mémé elle fait pareil !"

"- Ah oui ! mon tonton, il m'avait raconté ça !"

...

Cet intérêt nous a beaucoup touché, d'ailleurs, vous trouverez de nouvelles fiches sur l'onglet "Fiches savoir-faire" :  http://curieuses-echappees.blogspot.com/p/blog-page_21.html

Et on vous donne plus de nouvelles sur nos premières impressions au sein du cirque de Mafate dès qu'on aura un accès plus long à internet...
Entre autres paysages époustouflants, belles rencontres, petites frustrations et découvertes, il y en a, des choses à raconter !

En direct de Radio Salazes !

On l'évoquait juste avant notre départ pour le cirque de Mafate, nous avons participé à une émission de radio live sur Radio Salazes. Deux grands sourires (4 en comptant les notres !), des questions intéressantes, des échanges sincères et spontanés, bref, encore une chouette rencontre : Marlène et David.

Pour réécouter l'emission en "presque-live", c'est ici :

http://www.youtube.com/watch?v=m_2488ZbkVs&feature=youtu.be