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mercredi 10 mars 2021

Le temps, c’est comme une salchicha, on ne sait jamais trop ce qu’il y a dedans...

Et si le temps n’existait que grâce aux repères que l’on lui fixait ?

Et si nous pouvions organiser nos vies sans ces petites aiguilles ?

Et si notre mémoire pouvait retenir les évènements marquants de notre vie sans y associer une notion de temps, de durée ?...


Notre plus ancien repère sans aiguilles pourrait être le 1er avril 2014, partis au sac à dos, puis le 1er avril 2015, partis à vélo.

Depuis, nous sommes sur les routes.

Depuis, est née notre première fille, Maëly खुसी, dans le sud du Népal.

Depuis, est née notre deuxième fille, Naomi Quillasisa, dans le nord du Pérou.

Depuis, nous avons passés notre premier tour de planète à vélo, 40 075 kilomètres.

Depuis, notre carte bancaire a expiré et le voyage se réinvente...


Et puis... le temps s’est comme figé...

Il ne nous a pas paru à l’arrêt, mais nettement, très nettement ralenti...


La faute tout d’abord à une maladie qui s’est invitée dans notre petite famille. Une fatigue violente, immense et profonde, anéantissant tous nos coups de pedale...


La science pense avoir trouvé la faille, un virus, et l’a nommé « hépatite A ».

La science pense donc que c’est notre foie qui se fait attaquer.

Le Chaman du village, dans lequel nous nous sommes arrêtés pour nous remettre sur pied, travaille lui, sur notre pancréas.

Pour couper court à tout imaginaire pré-mâché, nous tenons à préciser ici, que notre Chaman n’avait ni grande robe, ni plume sur la tête... au contraire, il paraissait bien plus moderne que nous, avec sa montre et son smartphone... un peu comme si le temps qui passe avait pour lui une grande importance...

La science, elle, ne possède pas de remèdes pour soigner cette maladie.

Le Chaman, lui, a essayé. Avec ce qu’il pouvait bien sûr, avec ce qu’il lui restait bien sûr... il faut bien avouer que la société moderne, la religion et surtout, la science, auront tout fait pour éradiquer les savoirs accumulés, échanger, transmis, pendant des milliers d’années par ce type de personnages...


Point positif, et contrairement à la science, le Chaman, lui, n’aura pas essayé de nous soutirer de sous...

Point positif numéro 2, et c’est la science qui le dit elle même... contrairement au vaccin qu’aurait pu nous apporter la science, l’immunité naturelle que nous avons développés face à cette maladie nous protégera à vie ! A nous la liberté...


Et puis, comme si le temps ne voulait pas redémarrer tout de suite, nous nous sommes rapprochés de la frontière bolivienne...

Quelle histoire ! Jamais il ne nous aura paru tant difficile de passer une frontière...

De l’aveu même du Directeur du Ministère des Affaires Étrangères de Puno au Perou... « Il serait tout de même plus raisonnable de vous rendre en Bolivie par avion, un simple test PCR et le tour est joué ».

Quelle tristesse ! Encore une fois la notion de liberté en voyage à vélo nous aura paru toute relative...


Plusieurs semaines se seront écoulés afin d’obtenir ce fameux « ofició de migración » nous permettant de sortir du Pérou par voie terrestre.

Plusieurs heures se seront écoulés, afin que la frontière bolivienne, officiellement ouverte selon le décret 4410, ne nous autorise, légalement, à entrer sur le territoire de Bolivie...


Ce fut long, très long...

Heureusement, et comme souvent, le hasard ou le destin, encore une fois c’est selon, nous aura conduit à la bonne porte.

Ce long temps d’attente nous l’aurons passé aux côtés de Padre Vicente, un moine franciscain plutôt déluré et franchement génial ! De religion nous n’aurons pas discuté... comme il le dit si bien, mieux vaut savoir parfois éviter les sujets qui fâchent.

Padre Vicente est la joie et la bonne humeur d’une maison d’accueil pour migrants, Vénézuéliens dans l’immense majorité, par les temps qui courent.

Entre autres petites blagues, bons mots et précisions historiques, Padre Vicente est passionné par les plantes nourricières et par la terre... voilà un joli terrain d’entente pour les semaines que nous avions à patienter !

Nous participerons avec envie, plaisir et acharnement à la construction d’une immense serre potagère avec pour objectif complètement loufoque d’acclimater des espèces tropicales sur l’altiplano, à 4000m d’altitude, avec des températures qui descendent parfois à -15°C...

Des clous, un marteau, des pioches, des pelles et des idées, Merci Padre Vicente !


Quelle joie ! Encore une fois, le voyage nous aura amené à cette réflexion... « heureusement, il y aura toujours des fous pour égayer le monde dans le lequel s’est enfermé l’animal humain »


Nous sommes désormais en Bolivie.

Une bifurcation, un dernier col au dessus de 4500m et nous allons rejoindre l’Amazonie.

Après bientôt de deux ans à travers les montagnes andines, nous avons désormais envie de chaleur, de moustiques, de fruits frais et de ... laissons l’avenir nous le faire découvrir !

Toujours sans montre, smartphone ou gps, nous allons ainsi continuer de fabriquer notre temps à coup de pédale et d’évènements marquants...




Les Curieuses Échappées se remettent en route... encore une fois !

Suite à notre dernier message, « En route mauvaise troupe !... », que l’on pourrait renommer aujourd’hui « du lard ou du cochon... à qui sentira le moins bon ! », nous avions bien repris les chemins afin d’atteindre la Valle Escondido (la Vallée Cachée). Et puis, de prolongation en prolongation de « l’état d’urgence » au Pérou, nous y sommes restés, campant dans ce petit écrin de verdure.

Mais désormais, certains départements sont passés sous « quarantaine spécifique à l’âge », ce qui va nous permettre de nous remettre en route demain... 


Du vert, des fleurs, des papillons, des oiseaux et même un engoulevent, nous sommes bien ici !

Et puis... petit peu par petit peu, Naomi Quillasisa a déjà vécu 6 mois, l’âge de nous inviter à la contemplation... le ruisseau, les abeilles, le vent dans les feuilles, tout captive son attention, et la notre avec.

Mais que peut-elle bien penser ? Quelles sensations peuvent s’animer en elle et qu’est-elle en train de mémoriser ?...

Ce qu’elle semble préférer ce sont les fleurs. Elle est capable de les regarder pendant de très longues minutes. Pour elle, pas de préférence entre une rose, un pissenlit ou même la minuscule fleur du gaillet. Et dire que certaines sont même qualifiée d’insignifiantes par les botanistes. « Ceux-là ont oublié ce qu’était la Beauté de la Vie » semble-t-elle vouloir leur dire !


Ces longues heures à lui faire découvrir le monde qui l’entoure, nous ont aussi amenés à observer des vaches. Il faut dire que nous en sommes ici envahis !

Il est assez incroyable de constater l’immensité de surfaces consacrés à cet animal et l’énergie inimaginable déployée par nos « voisins de palier » pour l’entretien de leurs pâturages... Nous nous laissons souvent rêver à remplir ces espaces d’arbres fruitiers et autres semences nourricières : un éden juteux, croquant et diversifié !

Mais revenons-en à nos vaches... avez-vous déjà remarqué l’attitude quasi systématique qu’a cet animal qui, lorsqu’on lui offre un nouvel espace pour se nourrir, se rend au plus vite, tout en se remplissant la bouche au passage, au bout de son enclos ? Il glisse alors sa tête sous la clôture et étire sa langue de tout son long pour se saisir de l’herbe du voisin... quelles étranges manières, n’est-il pas ?

De deux choses l’une, soit l’herbe « d’à côté » est plus savoureuse et/ou plus nutritive, soit il existe dans le règne animal une composante de désobéissance...

A moins que cette composante ne soit liée à un syndrome de curiosité... ou un mélange des deux peut-être, allez savoir ?!


De même une question nous reste à élucider : y aurait-il, parmi vous, un lamarckien ou peut-être un darwiniste, convaincu et suffisamment convaincant, pour nous expliquer comment se fait-il, qu’après des centaines, voire des milliers d’années que l’on cultive des vaches qui s’étirent le cou sous des barbelés, celui ci n’ait pas grandit d’un seul centimètre ?

Franchement, il serait nettement plus drôle, pour nous, ici, d’avoir à observer des « gira-vache » !


De toute ces questions qu’est à même de se poser l’animal humain, certaines ont sûrement trouvés des réponses dans la science moderne. Cette science, qui ne pouvant que se baser sur des hypothèses simplificatrices afin de tenter d’expliquer la complexité de la Vie, nous aura certainement déjà fourni des réponses très approximatives, voire incorrectes, mais toujours affirmées avec tellement d’assurance que l’on serait tenté de les croire.

Si elle avait su, en toute modestie, évoluer dans le respect et pour le bénéfice de la Vie, alors nous marcherions encore avec elle. Mais elle est souvent allée trop loin, devenu trop toxique pour que nous lui portions désormais un quelconque intérêt.

Depuis des années maintenant, que nous tentons de nous rapprocher d’une vie simple, proche des racines naturelles qui nous animent, qu’on le veuille ou non, que l’on y croit ou non, nous avons décidé de nous détacher tant que possible, petit peu par petit peu, de cette science et des technologies qui en découlent... et, de ce fait, de nous rapprocher de notre ressenti...

Pour ce faire, et en guise de première étape afin de décontaminer nos cerveaux sérieusement pollués, nous nous sommes lancés un petit jeu !

Il y a bien longtemps que Les Curieuses Échappées ne vous avait pas proposé un petit jeu pour vous partager leurs découvertes ! Vous trouverez en pièce jointe notre premier essai. A vous maintenant de nous transmettre les votres... si l’expérience vous tente bien sûr !

Nous nous sommes amusés à représenter le monde naturel tel qu’il nous entoure, et tel que nous pourrions l’observer sans toutes ces connaissances, mais aussi fausses-connaissances, que nous ont apportés les sciences. Nous avons ensuite imaginé une symbolique, tel qu’on pu le faire les civilisations qui nous ont précédés, en tentant de faire abstractions de toutes ces images modernes qui se sont incrustées dans nos cerveaux.




L’intention n’est surtout pas de créer une nouvelle croyance, une religion de plus ou un blasphème de moins, mais uniquement de tenter de se détacher de cette civilisation qui nous semble atteindre sa fin et de nous rapprocher encore un peu plus de notre nature même.

Celle qui nous apporte joie, plénitude et satisfaction !


Mais revenons-en, si vous le voulez bien, à nos vaches. Celles qui ne peuvent s’empêcher, pour l’on ne sait quelles raisons, d’aller voir plus loin. N’y aurait-il pas quelque chose à apprendre de cet animal, devenu si commun, sur notre nature même ?


Maëly Khusi, elle, les vaches, elle s’en est lassée et préfère aller s’inventer des histoires les pieds et les mains dans la terre. A croire que l’euphorie de la découverte s’estompe peu à peu et qu’elle nous invite à aller voir plus loin afin de stimuler de nouveau nos sensations, notre cerveau, notre mémoire, etc...

Maëly Khusi a bientôt 3 ans et demi, et à cet âge là, nous direz-vous, la mémoire est une véritable éponge : elle s’imprègne de tout ce qui l’entoure.

Il y avait bien longtemps que l’on avait pas trouvé ce fruit au village d’à côté : le lucuma, une variété de sapote jaune. Lorsque nous l’avons présenté comme surprise à Maëly Khusi, ses yeux, et même tout son être, semblait remplit d’émerveillement, de curiosité, d’envie de l’ouvrir pour voir ce qu’il y a dedans, pour le goûter... un mélange de tout cela à la fois, et sûrement bien plus encore, mais sans pour autant reconnaître ce fruit qu’elle avait déjà goûté plusieurs mois auparavant. Et puis, par instinct animal sûrement, elle l’a porté à son nez... « lucuma !!! » s’est-elle écriée, les yeux, le corps et tout son être sur-animés à l’idée de retrouver ce fruit si savoureux, à la texture particulière et au « noyau rigolo » !...


Nous allons donc bientôt reprendre la route, pour aller voir plus loin...

Pour que les filles continuent de s’émerveiller devant la diversité et la beauté de la Vie qui anime cette planète, sur laquelle elles sont nées, chacune à un bout. Pour nous aussi, pour que nous continuions, encore et toujours, à apprendre à nous servir de nos mains, découvrir de nouveaux outils et de nouvelles techniques... 


On vous souhaite beaucoup de plaisir, de petites et de grandes sensations, de la joie, de la bonne humeur, et même bien plus encore !

En attendant, avec une certaine impatience, de lire de vos nouvelles !

En route mauvaise troupe !

Parfaitement incroyable ! Après 5ans de voyage, jour pour jour, et pour la première fois, nous avons besoin d’un « permis de circuler » pour continuer notre petite balade !

Demande effectuée, demande acceptée, et puis non, enfin si,... et re-non...

Et bien tant pis, nous allons nous remettre en route incessamment sous peu... avec ou sans permis !


Mais où sont ils encore allés mettre leurs roues ?! Au Tibet, en zone 51, en Corée du Nord, sur le continent Antarctique ???

Pas du tout, nous sommes toujours au Pérou ! Un pays simple et tranquille, au faible taux de délinquance ?

Détrompez-vous, ignares confortablement installés sur le vieux continent ! Ici règne une ambiance apocalyptique, moribonde, dictatoriale, digne des meilleurs films de science-fiction.


Si l’on peut s’aventurer à quelques conseils de voyage : évitez à tout prix le Pérou jusqu’à nouvel ordre !


En effet, depuis quelques jours une maladie contagieuse a rendu ce pays totalement psychotique. Les symptômes, de ce que l’on nous en a dit : une toux, un nez qui coule et un peu de fièvre...

Une simple grippe, non ? Taisez-vous hérétique !

Cette maladie s’appelle le Coronavirus... cela ne vous parle sûrement pas, puisque « Corona » signifie couronne en espagnol. Autrement dit : « virus couronné » ou « Virus Roi »... de quoi faire trembler tout un peuple et faire descendre l’armée dans les rue ! Et ce n’est pas une mauvaise blague : bouclier et fusils d’assaut à la main pour traquer ce satané virus, qui paraît se répandre plus facilement la nuit, puisqu’il est ici, strictement interdit de sortir de chez soi de 18h à 5h... !


Alors, et pour tout ceux qui n’en croiraient pas leurs oreilles, qui s’en auto-pincent, qui s’en pincent mutuellement, pour ceux qui s’organisent et se réunissent pour des « Rassemblements Collectifs de Pince-mi Pince-moi »... nous avons le moyen de vous en convaincre : ci-après, la chanson du Coronavirus, les lundi, mercredi, vendredi et samedi, sur le camion-poubelle...


https://youtu.be/n3HSRuQVTpY


Cuuuumbiaaaa !...

...Comme aux plus belles heures de la République Stalinienne, enfin, de ce que l’on peut en imaginer puisque nous n’avons pas eu l’occasion de traverser la Russie à cette époque là.


Mais pourquoi vous remettre en route alors ???

Calmez-vous et surtout, ne cédez pas à la panique, qui ne saurait que semer le trouble dans vos esprits déjà bien mal traités...

Premièrement, et pour rassurer les plus sceptiques d’entre-vous, sachez que nous sommes passés en alerte rouge et allons appliquer dès à présent notre mesure phare : éviter toutes sources potentielles de contaminations... à savoir, les cafés-internet, les points presse et autres sources radio-télévisés... un assainissement mental nécessaire et plus que salutaire.

Et puis, certes, nous sommes bien conscients du contexte un peu particulier qui plane ici pour ce rrerrere-depart, mais là, nous n’y tenons plus : les vélos sont plus que prêts avec, un siège, aux mensurations de la « zero gravity position », monté sur amortisseurs, pour Maëly, une véritable draisienne de voyage en bois/métal (angle de chasse 74°, pour une chasse de 47mm), un pupitre en bois pour rêver, des sacoches entièrement cousues-mains avec amour,... bref, après 4 mois « enfermés » dans un appartement, à travailler comme des petits chinois, veuillez nous en excuser l’expression, c’est décidé, on se remet en route... à nous l’air libre !

Oh, nous n’irons sûrement pas bien loin, vu les barrages organisés et la phobie générale des « gringos porteur de virus » qui règne ici ! Nous visons la « Valle Escondido » (la Vallée Cachée), histoire d’aller camper au vert le temps que passe cette période un peu loufoque...


Et pour terminer ce petit message, voici venu le temps pour nous de vous dire « à très très bientôt », puisque ça y est, c’est officiel, le bateau qui nous rapprochera de notre vieux continent partira de Buenos Aires, Argentine, le 4 avril... 2021 ! Plus que quelques coups de pédales donc !